Le Conseil n’a donc pas suivi le Haut-Commissaire aux droits de l’homme qui, dans un rapport rédigé l’an dernier, estimait que le moment était venu de considérer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit humain à part entière. Il n’a donc pas non plus repris à son compte l’idée émise ici et là de créer un poste de rapporteur spécial sur le droit à l’eau. Il a préféré confier un mandat à un expert qui aura entre autres tâches d’instaurer un dialogue avec les gouvernements, les organismes compétents de l’ONU, le secteur privé, les autorités locales, les institutions nationales de défense des droits de l’homme, les organisations de la société civile et les universités.
Les organisations réunies dans la Coordination suisse « L’eau comme bien public » ne cachent pas leur déception et, dans un communiqué diffusé à l’issue de la session, se disent très préoccupées des conséquences sociales de la résolution : « Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU n’a pas été en mesure d’émettre un propre signal clair en faveur du droit humain que constitue l’accès à l’eau dans sa résolution. Le Conseil essuie donc un échec sur la voie de l’obtention des objectifs du Millénaire pour le développement. »
Bruno Riesen, représentant d’Amnesty International, voit le seul point réjouissant de ces développements dans le rôle actif et l’attitude positive de la Suisse pendant les négociations : « Nous espérons, dit-il, que la Suisse, après la retenue dont elle a fait preuve ces dernières années, continuera de s’engager activement pour consacrer l’accès au précieux liquide comme droit humain ».
L’ONG américaine ‘Food and Water Watch’ deplore elle aussi que ce Conseil ait ainsi gâché une nouvelle et sérieuse occasion de reconnaître le droit à l’eau. Et que son attitude, sous la pression des gouvernements des États-Unis et du Canada, ne sert une nouvelle fois qu’à défendre le droit des sociétés d’approvisionnement et de distribution à faire commerce de l’eau.
Sources
– Conseil des droits de l’homme des Nations Unies
– Communiqué de la Coordination suisse « L’eau comme bien public »
– Communiqué de ‘Food and Water Watch’