La forte croissance démographique, la modification des habitudes alimentaires, l’urbanisation massive et rapide, la concurrence pour les différents usages de l’eau entre agriculture, production d’énergie, industrie et services urbains, à quoi s’ajoutent les gaspillages, les pollutions et les impacts déjà visibles des changements climatiques (avec notamment la fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes) : tout cela fait que les ressources en eau dans de nombreux pays asiatiques sont aujourd’hui dans un état critique.
En Asie, selon les statistiques émanant de la Banque asiatique de développement (BAD), plus des trois quarts de l’eau sont utilisés pour irriguer les terres agricoles, mais souvent de manière inefficace compte tenu de la vétusté et de l’inadéquation des systèmes d’irrigation. Et dans les villes les fuites des réseaux d’approvisionnement et de distribution de l’eau sont montrées du doigt : chaque année, estiment les experts, quelque 29 milliards de mètres cubes d’eau traitée fuiraient des canalisations, ce qui représenterait une perte financière de l’ordre de 10 milliards de dollars.
Cette situation, si rien n’est rapidement entrepris pour y remédier, ne peut que s’aggraver : certaines prévisions tablent sur le fait que d’ici 2030 la demande en eau pourrait en moyenne excéder de 40% sa disponibilité. Les perspectives d’avenir sont donc plutôt sombres et les enjeux immenses : il y va non seulement de l’équilibre écologique et de la viabilité environnementale de la région, mais aussi de sa sécurité alimentaire et de son approvisionnement énergétique, autrement dit de sa croissance économique.
Toute une panoplie de solutions sont avancées en vue d’une meilleure gestion de la demande en eau : recycler et réutiliser les eaux usées, améliorer le stockage de l’eau et la productivité de l’eau d’irrigation, réformer la gestion des terres irriguées et la gouvernance globale de l’eau, investir massivement dans les infrastructures comme dans la recherche et l’innovation technologiques, adopter des politiques de tarification justes et financièrement viables, accroître les partenariats avec le secteur privé, etc. Mais, quoi qu’il en soit, il paraît d’ores et déjà illusoire de penser que les objectifs fixés par l’ONU pour 2015 en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement pourraient être atteints. (Source : BAD)
– Le site de la Banque asiatique de développement :
www.adb.org