Selon ce rapport [1], publié par l’OMS au nom de ONU-Eau, l’organisme de coordination des Nations Unies pour toutes les questions relatives à l’eau douce, les pays concernés par cette analyse ont augmenté leurs budgets alloués à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, en moyenne de 4,9% par an au cours des 3 dernières années. Toutefois, 80% d’entre eux indiquent que les financements dans ce domaine ne permettront pas d’atteindre les objectifs définis au niveau national.
Les Objectifs du développement durable (ODD) [2]que tous les États membres de l’ONU se sont engagés à atteindre à l’horizon 2030 prévoient, entre autres, de garantir l’accès universel à des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement gérés en toute sécurité. Selon des estimations de la Banque mondiale, il faudrait pour cela tripler les investissements, ce qui, au niveau mondial, représenterait 114 milliards de dollars par an, un montant qui n’inclut pas les coûts de fonctionnement et d’entretien.
"Nous sommes confrontés à un défi que nous pouvons relever", estime Guy Ryder, directeur général de l’Organisation internationale du travail et actuel président de ONU-Eau : "Des investissements accrus dans l’approvisionnement en eau et l’assainissement produisent des bénéfices substantiels pour la santé et le développement humain, permettent de créer des emplois et assurent de ne laisser personne de côté".
On en est vraiment très loin. De nombreux pays en développement n’arrivent pas à mettre en place le minimum d’infrastructures de base qui permettraient de fournir en permanence des services d’eau sûrs et fiables. Selon l’OMS, près de 2 milliards de personnes utilisent encore et toujours des sources d’eau potable contaminées par des matières fécales, avec les risques de choléra, de dysenterie, de typhoïde et de poliomyélite que cela représente. On estime que cette eau de boisson contaminée entraîne chaque année plus d’un demi-million de décès pour cause de diarrhée. (Informations OMS)