Ce village du sud-est du Ghana dispose d’un forage avec une pompe électrique alimentée par le réseau national. Mais on nous dit que la pompe est en panne depuis plusieurs mois. Et pourquoi ne l’a-t-on pas réparée ou remplacée ? Parce que les chefs du village prétendent n’avoir pas l’argent nécessaire dans le fonds de maintenance alimenté par la vente de l’eau ! Où est passé cet argent ?
En repartant, nous remontons une longue cohorte de femmes et d’enfants portant de lourds récipients. Nous arrivons à la rivière où ils et elles remplissent leurs bassines et jerrycans d’une … "eau" rouge brune. Une jeune fille nous répond qu’ils ne cuisent pas ce liquide avant de le boire !!!
La solidarité entre les genres a encore de gros progrès à faire ici. En dilapidant l’argent de la vente de l’eau, les hommes au pouvoir causent non seulement des corvées pénibles, mais en plus de nombreux malades et morts à cause de l’inqualifiable eau qu’ils forcent femmes et enfants (et aussi les hommes) à consommer.
Si c’était aux hommes d’assumer cette corvée, n’auraient-ils pas immédiatement remis en service le pompage électrique ?
Bernard Béroud
Président de l’association genevoise
Ingénieurs & Architectes Solidaires (IAS)
(Décembre 2019)