Dominique Mantegazzi est chimiste et collaborateur des Services Industriels de Genève (SIG). Il reconnaît immédiatement une eau du lac, une eau de nappe souterraine ou une eau de montagne. Car l’eau a un goût qui varie en fonction de sa minéralisation.
Pour contrôler ce goût, ce chimiste a mis sur pied, avec un petit coup de pouce de la société Givaudan, une brigade de goûteurs d’eau, constituée de 25 personnes recrutées dans les rangs de l’entreprise selon un panel représentatif des différents types de consommateurs.
Ces goûteurs sont au bénéfice d’une formation continue dont le canevas de base a été développé par une consultante externe. Ils traquent les goûts indésirables dans l’eau du réseau. Qui n’a pas souvenir, chez lui ou en voyage, d’avoir reniflé des eaux chlorées dégageant des odeurs de piscine, ou celles, riches en fer, qui sentent la boîte de conserve ?
Dominique Mantegazzi explique que "les consommateurs sont plus exigeants" et qu’ils veulent désormais "une grande sécurité alimentaire alliée au plaisir gustatif". Les réclamations concernant le goût et l’odeur de l’eau sont immédiatement prises en compte et traitées.
L’eau qui court dans les quelque 1263 km de conduites du réseau SIG fait ainsi l’objet de prélèvements réguliers qui sont non seulement analysés mais aussi goûtés. Au-delà des quelque 8000 contrôles annuels, c’est une manière d’apporter à l’eau potable une véritable "valeur ajoutée". Un "plus" que les machines ne savent pas faire ! (Information SIG, "Vive la vie ", n°15, avril 2004)