Entre fin avril et juillet 2007, des investigations ont été menées afin de déterminer l’influence de décharges sur l’environnement. 24 échantillons (des truites principalement) ont été prélevés dans la zone qui va du barrage de Rossens au Pont de Berne à Fribourg, ainsi que 2 échantillons hors de cette zone. Le Laboratoire cantonal de Berne a ensuite à été chargé d’analyser diverses substances (notamment dioxines, furanes et cPCB).
Les résultats obtenus ont révélé des teneurs en cPCB comprises entre 2 et 96 picogrammes équivalents toxiques par gramme de chair fraîche. La Suisse n’a pas fixé à l’heure actuelle de valeurs limites pour ces substances. Toutefois, la valeur maximale en vigueur en Europe depuis 2006 pour la somme des dioxines, des furanes et des cPCB est de 8 picogrammes (10-12g) par gramme de chair fraîche.
17 échantillons présentaient une valeur égale ou supérieure à cette valeur maximale. Ces résultats révèlent donc une contamination importante des poissons par des cPCB. Les teneurs en dioxines et furanes sont par contre clairement en dessous des normes fixées.
L’interdiction de pêche s’étend cependant plus loin que les lieux de constats, compte tenu de la migration probable des poissons des zones contaminées vers l’amont. Il faut savoir que la truite se reproduit en hiver et que les premières migrations vers les frayères d’amont peuvent avoir lieu dès le mois de septembre.
Une mesure préventive de santé publique
Les PCB sont des mélanges industriels fabriqués et utilisés à partir des années 1930 pour leurs propriétés isolantes (transformateurs électriques) et leur stabilité chimique et physique (huile de coupe, encre, peinture). Ils sont interdits en Suisse depuis 1986.
En raison de leur grande stabilité chimique et physique et de leur faible biodégradabilité, les PCB demeurent remarquablement stables dans certains « réservoirs » comme les sédiments marins ou des rivières. Ils s’accumulent au long de la chaîne alimentaire dans les tissus gras. L’alimentation constitue donc la principale voie de contamination.
Un risque potentiel pour la santé humaine existerait en cas de consommation, durant la vie entière, de poissons avec des teneurs en cPCB dépassant les normes. Il n’y a cependant pas de risque pour la santé en cas de contact avec l’eau ni en cas d’ingestion occasionnelle
A titre préventif, le gouvernement fribourgeois a donc décidé d’une interdiction totale de la pêche dans les endroits concernés. Par mesure de précaution, l’interdiction a été également étendue au Lac de Schiffenen. Des analyses complémentaires plus détaillées sont actuellement en cours.
Source : Communiqué de presse du Canton de Fribourg (Direction de la santé et des affaires sociales et Direction des institutions, de l’agriculture et des forêts)
Pour rappel, la totalité du cours du Rhône français jusqu’à la Méditerranée est aujourd’hui, et pour les mêmes raisons, également frappée du même interdit de pêche en vue de la consommation. Lire l’info en bref