Depuis une bonne vingtaine d’années, la coopération suisse apporte son soutien dans toute une série de projets visant à l’amélioration de l’accès à l’eau potable pour les populations urbaines et rurales de l’Europe du Sud-Est. Il faut dire que de nombreuses infrastructures d’approvisionnement et de distribution d’eau y sont obsolètes et que de grands volumes d’eau se perdent dans la nature en raison de la vétusté des canalisations. À quoi s’ajoute, en particulier dans les zones rurales les méfaits sanitaires des sources polluées et des insuffisances en matière d’assainissement.
La plupart de ces pays manquent cruellement de moyens humains et financiers pour entretenir régulièrement leurs infrastructures. Les taxes perçues dans la distribution d’eau couvrent à peine les salaires des employés et ne permettent évidemment pas d’investir dans la modernisation et le développement des installations.
L’impact de la coopération suisse durant ces deux décennies s’est vérifié dans plusieurs domaines : au plan sanitaire, par une amélioration de l’hygiène domestique et une diminution des contaminations ; au plan économique, par un renforcement des entreprises d’approvisionnement et de traitement de l’eau ; au plan technique, par un meilleur savoir-faire du personnel chargé de l’exploitation et de l’entretien des équipements.
La Moldavie et l’Albanie citées en exemples
Malgré cela, il reste beaucoup à faire et l’eau potable reste une denrée rare. Dans les zones rurales de Moldavie, par exemple, les deux tiers de la population n’ont pas d’accès domestique à l’eau courante et ne disposent pas d’installations sanitaires dignes de ce nom. Dans ce pays, depuis 2001, la Suisse a participé avec les autorités locales à l’aménagement de 27 systèmes d’approvisionnement en eau potable dont profitent quelque 37’000 villageois. Des systèmes d’épuration ont été installés dans sept villages, et douze écoles fréquentées par 5’000 écoliers et leurs enseignants ont été équipées de toilettes sèches.
La Suisse encourage les efforts du gouvernement moldave dont la stratégie en matière de gestion de l’eau potable repose prioritairement sur un projet de construction de réseaux décentralisés d’adduction et d’assainissement (ApaSan). La Suisse finance ce projet depuis 2009 et appuie les entités locales - pouvoirs publics, société civile, secteur privé - pour qu’elles se dotent de nouveaux systèmes de gestion de l’eau et pour relier à un réseau d’adduction les villages qui n’y ont pas accès. Parallèlement, la DDC soutient la construction de stations d’épuration, destinées notamment aux écoles et autres institutions sociales.
En Albanie, le SECO travaille lui aussi depuis une dizaine d’années à l’amélioration du réseau d’adduction d’eau et du système d’épuration des eaux usées en zones urbaines. Outre des investissements ciblés sur les infrastructures, il fournit aux sociétés d’approvisionnement en eau les connaissances techniques nécessaires à une exploitation rentable. A Pogradec et à Shkodra, 160’000 habitants ont vu leur accès à l’eau potable être durablement amélioré. Cette année, un autre projet a été lancé à l’intention des 40’000 habitants de la ville de Lezha.
Investir et innover davantage
Présidente de la Confédération suisse et ministre des affaires étrangères, Mme Micheline Calmy-Rey a redit sa conviction que le développement durable et la réduction de la pauvreté sont étroitement liés à long terme et qu’il importe de faire en sorte que ces deux impératifs se renforcent mutuellement : « L’eau est une ressource naturelle qui tient une place particulière dans les écosystèmes et donc dans les débats internationaux sur l’économie verte. Son accès est reconnu comme un droit humain. Il faut donc investir et innover davantage pour accroître l’accès des plus démunis à l’eau, tout en tenant compte de l’assainissement et de la gestion des ressources en eau de façon systématique et financièrement pérenne. »
En conséquence, la Suisse entend bien défendre ces objectifs à la fois au niveau de la gouvernance internationale ainsi que dans ses programmes de coopération avec ses pays partenaires. Elle renforcera son appui en Europe de l’Est pour l’amélioration de la gestion des services publics, l’accès aux services de base dont la santé et l’eau, et la promotion d’une économie durable et équitable. (Sources : DDC et SECO)
Pour en savoir plus :
Dossier et vidéos concernant la coopération suisse et l’accès à l’eau en Europe du Sud-Est sur le site de la DDC