Les chiffres sont là : il y a aujourd’hui dans ce pays de 1,2 milliard d’habitants quelque 545 millions de téléphones portables, suffisamment pour desservir 45 pour cent de la population, mais seules 366 millions de personnes, soit 31 % des gens, avaient accès en 2008 à des installations sanitaires de base.
C’est l’un des grands paradoxes qui illustrent la manière dont la problématique de l’assainissement est encore et toujours l’une des réalités du monde les moins prises au sérieux alors même qu’un minimum d’infrastructures sanitaires décentes, plus que tout autre investissement de développement, permettrait de sauver des vies, d’améliorer la santé et de sortir de la pauvreté.
Ce qui fait dire à Zafar Adeel, que “quiconque élude pareille question sous prétexte qu’elle serait répugnante, la minimise parce que jugée indécente ou considère qu’elle blesse la dignité de ceux qui sont dans la nécessité ferait bien de laisser les autres prendre soin du million et demi d’enfants et des innombrables gens qui meurent chaque année des suites de la pollution de l’eau et d’une hygiène malsaine”.
Le rapport de l’UNU estime à 300 dollars le coût approximatif de la construction d’une toilette, matériaux et main d’œuvre compris. Pour atteindre d’ici 2015 l’objectif du Millénaire pour le développement visant à réduire de moitié, par rapport à 2008, le nombre des personnes privées de moyens élémentaires d’assainissement, il faudrait investir quelque 358 milliards de dollars. Mais chaque dollar dépensé dans ces infrastructures permettrait de gagner jusqu’à 34 dollars, notamment sur les dépenses de santé et la lutte contre la pauvreté. (Source : UN News Center)