Ce Protocole sur l’eau et la santé est le premier accord international juridiquement contraignant qui porte sur la lutte contre les maladies d’origine hydrique. Il porte non seulement sur l’approvisionnement en eau potable et un assainissement satisfaisant, mais également sur la protection des ressources en eau à l’échelle de bassins. Le Protocole demande aux pays qui le ratifient :
– de renforcer leur système de santé ;
– d’améliorer la planification et la gestion des ressources en eau ;
– d’améliorer la qualité de l’approvisionnement en eau et des services d’assainissement ;
– de s’attaquer aux futurs risques pour la santé ;
– d’assurer la sécurité des eaux de loisirs.
Seize pays l’ont déjà ratifié : Albanie, Azerbaïdjan, Belgique, Estonie, Fédération de Russie, Finlande, France, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Ukraine.
Les ressources hydriques transfrontières sont nombreuses dans la Région européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’utilisation durable de ces ressources passe par la coopération internationale, d’autant que certains pays sont parfois extrêmement tributaires de leurs voisins pour 50 à 90% de leur eau.
D’énormes besoins
La plupart des 877 millions d’habitants de cette région trouvent normal de pouvoir utiliser de l’eau potable, mais de trop nombreuses personnes ne disposent pas encore d’un approvisionnement régulier en eau potable.
Selon les chiffres publiés par l’Organisation mondiale de la santé, près de 140 millions de personnes (16%) vivent dans un logement sans raccordement à un réseau d’approvisionnement en eau potable, 85 millions d’habitants (10%) ne disposent pas d’un système d’assainissement digne de ce nom et plus de 41 millions de personnes (5%) n’ont pas accès à une source d’approvisionnement en eau potable.
Les maladies transmises par des micro-organismes présents dans l’eau qui exigent une action prioritaire sont le choléra, la dysenterie bacillaire, l’infection entérohémorragique à Escherichia coli, la fièvre typhoïde (et paratyphoïde) et l’hépatite virale A.
Les pays parties au Protocole examineront leur système de surveillance des maladies et de détection des épidémies, et prendront les mesures les plus appropriées pour réduire le nombre de cas de maladies, notamment par la vaccination, le traitement de l’eau et l’amélioration de sa distribution.
L’incidence des maladies infectieuses causées par de l’eau de boisson de mauvaise qualité est souvent la plus élevée chez les enfants âgés de 6 à 11 mois. Dans la Région européenne de l’OMS, ce facteur de risque cause chaque année plus de 13 000 décès dus à la diarrhée parmi les enfants âgés de 0 à 14 ans. Les pays d’Europe centrale et orientale et d’Asie centrale sont les plus touchés.
– Source : Communiqué de presse OMS Bureau régional de l’Europe, 3 août 2005
– Présentation du Protocole sur l’eau et la santé (document pdf, en anglais seulement)
– En bref : la Convention d’Helsinki (1992) sur les cours d’eau transfrontières et lacs internationaux