Que faire si un pays en amont d’une rivière construit de manière unilatérale un barrage pour retenir l’eau pour sa population pendant les périodes de sécheresse, mais que cela réduit drastiquement l’eau en aval ? Que faire si des traités de coopération transfrontière stipulent que les pays en amont du cours d’eau doivent délivrer une certaine quantité d’eau, mais que l’eau disponible est réduite à cause des changements climatiques ?
Voilà le genre de situations qui pourraient devenir de plus en plus fréquentes vu que les cours d’eau comme les climats ignorent les frontières. Le texte élaboré au sein de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) invite ses pays membres à les prévenir par le biais notamment de consultations, d’échange d’informations, d’actions communes et par celui des institutions en charge des coopérations transfrontières.
Dans la région de la CEE-ONU, on compte plus de 150 rivières, 50 lacs et 170 aquifères transfrontières. La coopération transfrontière en vue de l’élaboration de stratégies d’adaptation aux changements climatiques y est pourtant actuellement quasi inexistante.
L’aménagement d’infrastructures comme les barrages, les réservoirs et les digues peut entraîner des impacts néfastes sur les autres pays riverains. De ce fait, les risques de conflits ne sont pas à négliger et la seule solution possible passe par des efforts d’adaptation et de coopération.
Selon leurs auteurs (plus de 80 experts de divers pays et disciplines), les lignes directrices de la CEE-ONU veulent précisément fournir un cadre permettant d’élaborer par étapes une stratégie d’adaptation. Elles s’appuient sur le concept de gestion intégrée des ressources en eau et fournissent aux décideurs et aux gestionnaires de l’eau des outils pour évaluer les conséquences des changements climatiques sur la qualité et la quantité de l’eau disponible, l’évaluation des risques, y compris les risques pour la santé, et sur la manière d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies d’adaptation appropriées.
Les pays parties à la Convention proposent un programme de projets pilotes et un mécanisme d’échange d’expériences sur l’adaptation aux changements climatiques dans des bassins transfrontières. Des projets concrets seront mis en place pour promouvoir la capacité d’adaptation dans des bassins différents, surtout en Europe de l’Est, dans le Caucase et en Asie Centrale ainsi qu’en Europe du Sud-est.
Actuellement, des projets pilotes sont envisagés pour le bassin du Dniestr, partagé par l’Ukraine et la République de Moldavie, et pour les bassins du Chu et du Talas, partagés par le Kazakhstan et le Kyrgyzstan. (Source : information CEE-ONU)