Ce projet concret de biologie appliquée propose des réponses pratiques, directement applicables et qui plus est relativement faciles à mettre en oeuvre localement, à la question des effets du réchauffement climatique. Clim-arbres consiste à tester la possibilité de produire massivement de l’ombre végétale sur les cours d’eau afin de diminuer leur réchauffement. Ce faisant, voire en abaissant la température à certains moments de l’année et de la journée, il serait ainsi possible de contribuer à préserver certaines espèces de poissons particulièrement sensibles.
Quand l’eau se réchauffe, certaines espèces sensibles comme les salmonidés déplacent leur habitat vers l’amont des rivières, car les parties situées en aval deviennent trop chaudes. Mais leur migration se heurte trop souvent à des obstacles infranchissables, généralement construits par l’homme. Avec l’élévation des températures, les zones favorables au développement de certaines populations piscicoles vont donc se réduire.
A quoi s’ajoute le fait que la hausse de la température de l’eau favorise aussi le développement de maladies, comme la maladie rénale proliférative qui attaque les reins des poissons et qui se déclare lorsque la température de l’eau dépasse 15° C.
On notera également que les cordons boisés n’ont pas pour seul avantage de modérer la température. Selon les essences employées, ils contribuent de manière spectaculaire à l’établissement durable de nombreuses espèces d’animaux, notamment de mammifères et d’oiseaux. Quant à la végétation le long des rivières, elle joue un rôle essentiel dans le paysage et contribue à la qualité de vie des riverains.
Clim-arbres répond à la demande de l’Office Fédéral de l’Environnement de mettre en place une politique nouvelle en matière de protection des cours d’eau. La mise en oeuvre du projet débutera par une phase expérimentale au bord du Boiron de Morges, ainsi que sur les principaux affluents du Léman. Cela devrait permettre, entre autres, d’estimer l’efficacité de telles mesures pour lutter contre les effets du réchauffement, ainsi que d’estimer les coûts réels, à l’échelle de toute une région, qu’induirait cette politique nouvelle.
(Source : dossier de presse Hes-SO/Genève)
Voir le site clim-arbres.ch, "rivières et réchauffement climatique"