Dans les pays en développement, l’augmentation de la production alimentaire résulte d’un effort ciblé, fondé sur le concept de la « révolution verte », à savoir l’exploitation de variétés à haut rendement, l’amélioration des apports nutritionnels aux plantes, la protection contre les agents nuisibles et l’approvisionnement en eau. La productivité des terres agricoles a doublé, au même titre que celle de l’utilisation de l’eau dans l’agriculture.
Tandis que le taux de croissance démographique mondiale est en diminution, le nombre de naissances ajoutées chaque année à la population mondiale (près de 75 millions) est toujours aussi important. Afin de satisfaire l’augmentation estimée de la demande en alimentation entre 2000 et 2030, la production de cultures vivrières dans les pays en développement doit progresser de 67 %. Parallèlement, une croissance continue de la productivité devrait permettre de maintenir l’augmentation prévue de l’utilisation de l’eau dans l’agriculture au-dessous de 14 % environ.
– Il faut en moyenne près de 3 000 litres d’eau par personne pour produire une ration alimentaire humaine quotidienne. L’irrigation ne représente certes qu’une part minime de la quantité d’eau utilisée dans l’agriculture, mais elle est le plus grand consommateur de ressources en eau douce de la planète. Elle a un rôle stratégique déterminant : elle vient en complément des précipitations lorsque l’humidité du sol ne suffit pas, lorsque le climat est excessivement variable ou lorsque les cultures nécessitent un approvisionnement en eau en dehors de la saison des pluies.
– Les plans d’irrigation à grande échelle subventionnés par l’État contribuent pour beaucoup à l’augmentation de la production agricole, mais ils peinent à s’adapter. Ces plans, qui ont enregistré des performances relativement décevantes ces dernières années, sont désormais au coeur du débat. De nombreux systèmes n’ont pas l’équipement technique adéquat pour faire face notamment à l’aggravation de la pénurie d’eau. Il est essentiel de moderniser l’agriculture irriguée si l’on veut garantir non seulement des gains de productivité en eau, mais aussi un accès à l’eau efficacement et équitablement réparti.
– L’agriculture est désormais de plus en plus surveillée, à mesure que les ressources en eau diminuent et que la concurrence entre les secteurs s’intensifie. Le fait d’avoir tout misé sur l’augmentation de la productivité agricole a conduit à la dégradation de nombreux écosystèmes autrefois résistants. La quantité d’eau disponible pour l’agriculture est désormais de plus en plus restreinte à la fois par la nécessité de préserver l’intégrité des écosystèmes aquatiques et par la concurrence des autres secteurs économiques.
– À l’heure actuelle, les répercussions positives de la gestion des ressources en eau nécessaires à l’agriculture sont largement reconnues et s’étendent bien au-delà de l’aspect économique de la production des cultures. Cette multifonctionnalité de l’agriculture est aujourd’hui encouragée dans de nombreux pays. Les fermiers ont besoin d’être soutenus et guidés, par le biais de politiques et d’incitations adéquates, afin de préserver les écosystèmes naturels et leur biodiversité et de réduire les effets négatifs de l’agriculture.
(nb. article rédigé sur la base du résumé officiel)