Dans le sud de la France : grand débat public sur le projet Aqua Domitia
Du 15 septembre au 29 décembre 2011, les habitants de la Région (...)
Du 15 septembre au 29 décembre 2011, les habitants de la Région Languedoc-Roussillon, dans le sud de la France, sont invités à participer à un vaste débat public sur le projet ‘Aqua Domitia’. Celui-ci prévoit le prélèvement d’eau du Rhône pour l’acheminer ensuite par des conduites enterrées de Montpellier jusque dans les départements de l’Hérault et de l’Aude.
Compte tenu de l’importance du transfert d’eau que ce projet implique entre différents bassins fluviaux compte tenu aussi de ses enjeux socio-économiques et environnementaux, la Commission nationale du débat public (CNDP) a décidé de le soumettre à un débat public et d’en confier l’organisation à une Commission particulière.
Une phase préliminaire à laquelle ont participé des représentants de l’État et des collectivités publiques, de l’économie privée, d’associations diverses et du monde scientifique, a permis de dégager trois questions-clés sur lesquelles le public est appelé à prendre position, à savoir :
– Quels sont les besoins en eau des territoires susceptibles d’être desservis par le projet ?
– Le projet apporte-t-il une réponse adaptée à ces besoins ?
– Si oui, à quelles conditions ? Sinon, quelle(s) autre(s) solution(s) retenir ?
Pour cela, plusieurs réunions publiques seront organisées et un site internet propose d’ores et déjà des espaces de discussion sur des thématiques particulières et d’autres sur des enjeux territoriaux. Sur la base du compte-rendu final des débats attendu pour le début du printemps 2012, la Commission nationale rédigera son bilan et le maître d’ouvrage aura ensuite trois mois pour faire savoir comment il entend donner suite à son projet compte tenu des conclusions du débat.
(*) La dénomination ‘Aqua Domitia’ fait référence au général romain Cneus Domitius Ahenobarbus qui au début du 2e siècle s’illustra par la construction de la voie qui porta son patronyme (‘Via Domitia’), reliant les provinces des Alpes à la péninsule ibérique en passant par le sud de la Gaule.
Canal d’irrigation dans le Gard (photo aqueduc.info)
:: Le projet en bref
–Objectifs principaux : sécuriser l’alimentation en eau potable par l’apport d’une deuxième ressource en eau, notamment en cas de sécheresse ou de pollution ; alléger la pression sur les milieux aquatiques fragiles en apportant une ressource de substitution ; accompagner le développement économique régional tout en préservant l’environnement ; maintenir et développer une agriculture diversifiée de qualité et une viticulture compétitive, malgré le changement climatique.
–Réalisation progressive : le projet comporte cinq maillons fonctionnels et indépendants pouvant être exécutés par phases, en adaptant le calendrier d’exécution à l’évolution de l’adéquation entre les besoins et les ressources locales.
–Données techniques : la longueur totale des maillons du projet sera d’environ 130 km et la capacité maximale de débit de 2,5 m3/s via des conduites enterrées d’un diamètre variant entre 60 et 120 cm. Coût probable du projet : 140 millions d’euros, à la charge de la Région Languedoc-Roussillon. Le calendrier d’exécution sera établi de concert avec les acteurs locaux.
–Partenaires : le projet est du ressort de la Région Languedoc-Roussillon, propriétaire de l’actuel réseau hydraulique régional (100 kilomètres de canaux, 5’000 kilomètres de canalisation, 2 barrages, 80 stations de pompage, etc., assurant la desserte en eau potable de plus de 700’000 personnes et l’irrigation de 35’000 hectares de terre). La réalisation de l’ouvrage technique a été confiée au groupe BRL (Bas-Rhône Languedoc), une société mixte d’aménagement régional basée à Nîmes.
Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.
« Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")