Dernier événement en date : fin octobre, à Bagno di Craveggia, dans la partie italienne de la vallée, à quelques mètres de la frontière, une bonne centaine de personnes ont participé à l’inauguration d’une sculpture, signée d’un artiste tessinois, Giancarlo Bisi, taillée dans du granit de la région et baptisée « Cube des 4 vents et des papillons », sur laquelle a été inséré un point trigonométrique d’or symbolisant la pureté des eaux de l’Isorno et de la Terre Mère.
Les Verts tessinois ont pour leur part écrit au ministre italien de l’environnement pour attirer son attention sur le fait que, si ce projet hydroélectrique – auquel ils sont fermement opposés - était réalisé, « le paysage naturel serait altéré de manière irréversible, avec de graves conséquences non seulement pour l’écosystème, mais aussi pour le tourisme et donc pour les résidents de la vallée ».
Ils font également remarquer que le Val Onsernone est l’un des mieux conservés du Tessin. Difficile d’accès et situé hors des grands pôles d’attraction du canton, il n’a certes pas connu de grands développements économiques, mais la richesse de son patrimoine naturel en a été d’autant préservée.
Au début de l’été, un parlementaire radical tessinois, Fabio Abate, avait interpellé le gouvernement fédéral sur la question de savoir ce qu’il entendait faire pour que les intérêts du Val Onsernone ne soient pas gravement lésés.
Dans sa réponse datée du 21 septembre, le gouvernement fédéral indique que la Suisse a plusieurs fois fait part de ses réserves aux autorités italiennes, plaidé pour une solution durable et demandé notamment que des débits résiduels minimaux soient respectés. Mais, vu que le projet de centrale hydroélectrique est prévu sur le territoire italien, les moyens dont la Suisse dispose pour influencer, voire empêcher, sa réalisation, sont limités. Selon le ministère suisse de l’environnement, l’Italie aurait cependant donné la garantie que toutes les procédures internationales seraient respectées. (bw)