La mise en service de cette première usine de dessalement était très attendue, surtout depuis la sécheresse du printemps 2008 lorsque la situation de l’approvisionnement de Barcelone en eau potable s’est révélée très critique. Au point d’organiser des transferts d’eau par bateaux-citernes à partir de Marseille. Mais fort heureusement les pluies abondantes qui sont tombées sur le pays en mai 2008 avaient permis à la Catalogne de remonter rapidement son niveau de réserves d’eau de 25 à 60 %.
À entendre les discours des autorités catalanes, cet épisode est désormais à remiser au rayon des mauvais souvenirs. La nouvelle installation de El Prat de Llobregat devrait éloigner définitivement les perspectives de restrictions face à d’éventuels nouveaux risques de sécheresse. Mais cela ne veut pas dire relâchement : malgré l’augmentation de la ressource disponible, il reste nécessaire de continuer à économiser l’eau.
À ce propos, les autorités catalanes n’ont pas manqué de louer l’engagement de la population dans les moments difficiles. José Montilla, président de la Generalitat de Cataluna, a ainsi remercié ses administrés qui ont démontré « un très haut niveau de responsabilité et de maturité » dans leurs pratiques de consommation d’eau. L’attitude des habitants de Barcelone restera selon lui comme l’une des meilleures leçons de la sécheresse : depuis 2007, la consommation d’eau y a baissé de 16%. Les Barcelonais, dit-il, dépensent trois fois moins d’eau que les citoyens de Tokyo et cinq fois moins que ceux de New York.
Quelques données sur l’usine
de El Prat de Llobregat– Potentiel de production : 200 millions de litres par jour
– 100 litres d’eau de mer permettent une production de 45 litres d’eau potable
– L’installation demande seulement trois kilowatts par mètre cube d’eau,
– Coût de l’usine : 230 millions d’euros (financés par l’Union européenne à hauteur de 75 %)
– Prix du mètre cube d’eau dessalé : 50 à 60 centimes d’euro (le prix actuel de l’eau à Barcelone est de 32 centimes d’euro).
(Source : presse espagnole)