Les organisateurs de ce salon inédit ont de quoi être assez satisfaits : ils espéraient une dizaine de milliers de visiteurs, ils en ont eu quelques bonnes centaines de plus, malgré un démarrage un peu boiteux.
Le public y est venu en famille et la journée ouverte aux représentants des communes a été bien suivie. L’impact de cette manifestation s’est cependant limité au canton de Fribourg et à son voisin vaudois.
Eau commercialisée, eau potable, eau et santé, eau et énergie, eau et loisirs, eau et environnement, etc. : le thème de l’Année internationale 2003 s’y est décliné sous de multiples formes. Non sans parfois quelques surprises.
Inventaires à la Prévert
Une panoplie de camions de sapeurs pompiers servait ainsi chaque soir de décor à des défilés de mode de maillots de bain. Et une aquarelliste exposait des paysages peints au bord de l’eau non loin d’un fabricant de maquettes de voiliers profitant de la popularité d’Alinghi, héros suisse de la Coupe de l’America.
Les grandes marques d’eaux minérales vendues en Suisse se partageaient tant bien que mal l’espace commun qui leur était réservé, s’efforçant de conquérir le public à coups de sourires (ceux de Miss Suisse, Europe et autres) et de jeux-concours qui ne provoquaient pas forcément le débat autour des grandes questions d’actualité de l’eau.
"Dans ce Salon, on va certes s’informer, disait l’un de ses organisateurs, mais aussi beaucoup s’amuser !" Sans la trentaine de panneaux didactiques de l’exposition itinérante suisse sur "l’aventure de l’eau" et quelques trop rares invitations à la réflexion sur l’avenir de cet élément vital, l’événement aurait sans doute ressemblé, pour le grand public, à une sorte de rendez-vous manqué.
Questions autour de la privatisation
Ce qui n’aura pas été le cas, en particulier, des quelques 150 représentants des communes de Suisse romande (elles avaient toutes reçues une invitation) qui ont participé à une longue matinée de conférences sur les problèmes de financement et de surveillance des réseaux d’approvisionnement en eau potable.
Les messages qu’on y a entendus - plutôt opposés à la privatisation de l’eau - auront en tout cas et manifestement contredit certains propos des organisateurs d’AQUA 2003 pour qui ce Salon offrait une "vraie vitrine du produit de consommation le plus prometteur de la planète".
Restent, derrière l’ambiguïté de ce programme, les qualités et les défauts de toute première édition. D’un côté : une initiative en phase avec son temps, l’envie de bien faire, un projet ouvert à toutes les idées. De l’autre : une réalisation qui sent la précipitation, des moyens qui ne suivent pas forcément, un manque de cohérence dans les thématiques. Bref, à suivre. Et à peaufiner. (bw)
Voir aussi
La Journée des communes romandes
Echos de quelques propos économiques et juridiques touchant à la tarification de l’eau et à la privatisation
Dossier aqueduc.info sur Aqua Pro édition 2005
Album photo officiel,
sur le site lyoba.ch, Portail de la Gruyère