Ce thème a été retenu, disent les documents préparatoires du Forum, parce qu’il souligne « non seulement les carrefours géographiques, qu’Istanbul représente, entre l’Europe et l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique, le Nord et le Sud, mais également les barrières entre les cultures, entre les usages traditionnels et modernes, entre les riches et les démunis, entre les régions développées et en voie de développement ».
Organisé tous les trois ans, le Forum mondial de l’eau repose sur une collaboration étroite entre son principal initiateur, à savoir le Conseil mondial de l’eau (plate-forme multilatérale créée en 1996 à l’initiative des organisations internationales et des spécialistes du secteur de l’eau) et le gouvernement du pays hôte. Pour sa cinquième édition, ses organisateurs avaient souhaité que sa préparation soit « ouverte, participative, et tournée vers l’action ».
Un programme en 6 points
Ce processus préparatoire a permis de définir les bases d’un programme qui tient en six thèmes essentiels, à savoir :
– Au niveau des résultats attendus :
- Changements mondiaux et gestion des risques
- Faire avancer le développement humain et les Objectifs du Millénaire pour le Développement
- Gestion et conservation des ressources en eau et de leurs systèmes d’approvisionnement en vue de satisfaire les besoins humains et environnementaux.
– Dans les moyens permettant de réaliser ces objectifs :
- Gouvernance et gestion
- Financement
- Éducation, connaissance et renforcement des capacités.
Il est toutefois probable que les débats tourneront principalement autour de deux grands sujets d’actualité : la crise financière et économique et les changements climatiques, deux paramètres qui risquent de peser lourd dans les années à venir sur la manière de gérer l’eau dans les différentes régions du monde.
Le processus politique proprement dit du Forum se décline en trois catégories d’intervenants, à savoir des représentants d’États (quand bien même le Forum n’a pas le statut de conférence intergouvernementale), des parlementaires et des représentants des collectivités locales. Au sujet de ces dernières, un projet de déclaration commune des autorités locales a fait polémique, car il avait été intitulé "Pacte d’Istanbul sur les eaux urbaines". Ce qui était une façon d’exclure en quelque sorte les problèmatiques du monde rural, en particulier celles liées à l’accès à l’eau des populations les plus pauvres.
Six messages-clés de la délégation suisse
La Suisse est représentée à Istanbul par la Direction du développement et de la coopération (DDC) et par le Secrétariat d’État à l’économie (SECO), ainsi que par trois offices fédéraux : environnement, santé publique et agriculture. La délégation y est porteuse de six messages-clés :
– Les milieux politiques, économiques et la société civile doivent agir avec détermination aux fins de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.
– L’accès à l’eau potable et l’hygiène des zones urbaines (installations sanitaires de base) constituent un besoin essentiel de l’être humain et un droit humain.
– L’accès des pauvres à l’eau, à l’hygiène des zones urbaines et à l’irrigation est la pierre angulaire de la gestion intégrée des ressources hydriques et de la protection de l’environnement.
– La protection des écosystèmes représente le meilleur moyen d’assurer un approvisionnement suffisant en eau de bonne qualité et de réduire les catastrophes naturelles causées par l’eau.
– Les experts du domaine de l’eau doivent pouvoir disposer d’un volume suffisant d’informations pratiques sur le bouleversement climatique.
– La gestion durable de l’eau doit faire partie intégrante des stratégies dans les domaines de l’agriculture et de la politique économique. (bw)
– À lire : Petit ABC d’eau stambouliote, bribes de Forum glanées au hasard des dépêches et des coupures de presse.
– Site officiel du 5e Forum mondial de l’eau : www.worldwaterforum5.org
– Information sur la présence suisse au Forum (DDC)