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Informations en bref et en vrac


Informations en bref et en vrac


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Feb 21

Paris va aider le monde agricole pour protéger ses captages d’eau

C’est une première en France : un service d’eau (et qui plus est le plus important de l’Hexagone) se dote d’un dispositif d’aides financières aux exploitations agricoles avec pour objectif de mieux protéger ses captages. Eau de Paris, l’entreprise publique qui distribue de l’eau potable à 3 millions d’usagers, veut ainsi encourager le monde paysan à adopter des systèmes agricoles plus durables, en limitant par exemple l’usage d’intrants et en favorisant le développement de cultures biologiques et de surfaces en prairie. Quelque 200 exploitations agricoles, sur une base volontaire, devraient pouvoir bénéficier de cette aide octroyée sous forme de subventions. Une partie de la rémunération est toutefois conditionnée à de bons résultats en matière de concentrations de nitrates dans l’eau. Quatre aires d’alimentation de captages sont concernées représentant une surface d’environ 146’000 hectares, dont plus de la moitié de surfaces agricoles.


Jan 22

Comment gérer le bois flottant dans les cours d’eau

Les arbres qui recouvrent les berges des cours d’eau ont de nombreux avantages écologiques : ils ont un effet stabilisateur, contribuent à la diversité écologique et freinent en été la hausse de température des rivières. D’un autre côté, les dépôts de bois flottant dans leur lit offrent à la faune protection, abris et moyens de nourriture. Mais en cas d’intempéries le bois frais comme le bois mort peuvent être emportés par les crues et former des embâcles dans les passages étroits du cours d’eau, ce qui entraîne une montée de son niveau et des débordements et représente des risques pour la population et les infrastructures.

Les quantités de bois flottant mobilisées lors de grandes intempéries peuvent parfois atteindre des volumes de plusieurs milliers de mètres cubes et il est donc nécessaire de prendre en compte cette problématique lors de l’évaluation des dangers liés aux cours d’eau, dans la planification de leurs aménagements, dans les mesures prises en amont dans la gestion des forêts protectrices ou dans la prévention des embâcles.

C’est ce qui a amené l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) à lancer sur ce thème un programme de recherche interdisciplinaire baptisé WoodFlow. De 2015 à 2019, quatre instituts ont élaboré des bases scientifiques visant à la maîtrise des défis liés à la gestion du bois flot¬tant dans les cours d’eau et étudié les meilleurs moyens de transposer ces connaissances sur le terrain. Ce travail vient de faire l’objet d’une publication qui reflète l’état des connaissances actuelles dans ce domaine et propose un certain nombre de recommandations et d’applications pratiques.

 Office fédéral de l’environnement (OFEV), "Bois flottant dans les cours d’eau. Un projet de recherche à vocation pratique". Berne, 2019, 100 pages. Document disponibles sur le site de l’OFEV.


Jan 18

La saga des munitions immergées dans le Léman

Au lendemain de la seconde guerre mondiale et jusque dans les années 1960, quelque 8000 à 9000 tonnes de munitions ont été immergées dans les lacs suisses. Mais ce n’est que trois décennies plus tard, suite à la découverte de ces dépôts, que la question de leur impact sur l’environnement a commencé à être posée. Depuis quelques mois, cette prise de conscience s’est clairement accélérée, en particulier à Genève, comme en témoigne un long article publié le 18 janvier 2020 par la "Tribune de Genève" (*). Pour mémoire :

 Juillet 2019 : une doctorante de l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université de Genève, Élodie Charrière, défend une thèse (**) visant à mettre en lumière "un pan de l’histoire militaire et environnementale suisse n’ayant jamais été analysé dans sa globalité".

 Septembre 2019 : des plongeurs d’Odysseus 3.1, une association française dédiée à l’exploration et à la recherche sur la faune et la flore sauvages, découvrent et filment dans le Petit Lac (partie ouest du Léman) des caisses de munitions visiblement éventrées, contredisant ainsi des déclarations des autorités genevoises selon lesquelles, en 2017, ces munitions étaient situées "à plusieurs dizaines de centimètres au-dessous de sédiments lacustres récents".

 Décembre 2019 : l’Association pour la Sauvegarde du Léman (ASL) adresse une lettre au Président de la Confédération pour demander, entre autres, que soient prises "des mesures de protection en fonction de l’importance des risques encourus avérés".

 Janvier 2020 : une députée genevoise, Salima Moyard, dépose devant le Grand Conseil une proposition de motion parlementaire invitant le gouvernement cantonal genevois à cartographier précisément et entièrement l’ensemble des emplacements des munitions immergées et à préparer l’assainissement complet de ces sites.


* Cathy Macherel, "Munitions dans les lacs : une histoire invisible", dans la "Tribune de Genève", 17 janvier 2020. Voir aussi, dans le même journal l’article de Marc Moulin, "Un arsenal gît au fond du Léman genevois", 31 mars 2017.

** Élodie Charrière, "Le dépôt des munitions dans les lacs suisses : De l’oubli à une gestion raisonnée". Université de Genève. Thèse, 2019.


Dec 20

Nous sommes tous Rhône

Quels sont les impacts du réchauffement climatique sur le fleuve Rhône et sur le lac Léman qui en fait partie ? Le numéro de décembre 2019 du bulletin Lémaniques, publié par l’Association pour la Sauvegarde du Léman (ASL) jette un regard pertinent sur les tensions susceptibles d’apparaître "dans pas si longtemps" entre les divers usages, dans le bassin rhodanien et plus particulièrement dans sa partie française, d’une ressource en eau devenant moins généreuse. Entre autres questions : quelles crises faudra-t-il surmonter, notamment en période d’étiage ? comment la coopération transfrontalière franco-suisse peut-elle se préparer à faire face aux nouveaux défis qui s’annoncent ?

 Nous sommes tous Rhône. Lémaniques n° 114/12-2019
À télécharger sur le site de l’ASL


Dec 15

Histoire d’eau … sale,
et d’inégalités

Ce village du sud-est du Ghana dispose d’un forage avec une pompe électrique alimentée par le réseau national. Mais on nous dit que la pompe est en panne depuis plusieurs mois. Et pourquoi ne l’a-t-on pas réparée ou remplacée ? Parce que les chefs du village prétendent n’avoir pas l’argent nécessaire dans le fonds de maintenance alimenté par la vente de l’eau ! Où est passé cet argent ?

En repartant, nous remontons une longue cohorte de femmes et d’enfants portant de lourds récipients. Nous arrivons à la rivière où ils et elles remplissent leurs bassines et jerrycans d’une … "eau" rouge brune. Une jeune fille nous répond qu’ils ne cuisent pas ce liquide avant de le boire !!!

La solidarité entre les genres a encore de gros progrès à faire ici. En dilapidant l’argent de la vente de l’eau, les hommes au pouvoir causent non seulement des corvées pénibles, mais en plus de nombreux malades et morts à cause de l’inqualifiable eau qu’ils forcent femmes et enfants (et aussi les hommes) à consommer.

Si c’était aux hommes d’assumer cette corvée, n’auraient-ils pas immédiatement remis en service le pompage électrique ?

Bernard Béroud
Président de l’association genevoise
Ingénieurs & Architectes Solidaires (IAS)
(Décembre 2019)


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